mardi 17 février 2009

Mon chalet à Vallouise

Le sommet de la station de Pelvoux, à 2,5 km de Vallouise...


Le chalet de mon voisin (50 € par nuit). 3 étages, 2 grandes terrasses, vue dominante sur le village, qu'on rejoint à pieds en 5 mn. Pistes de rando/raquette en partant du village.
2 petites stations à proximité : Pelvoux, et Puy St Vincent.



Une des terrasses.


Dans l'autre sens


Le village et la vallée...


La vue du petit dej...








QQ photos de Vallouise

dimanche 28 septembre 2008

Galère sur la Cougourde...

Bon, pour les curieux notre petite aventure, dans le Mercantour, et pour les autres ; si ça peut servir...

Le plan : refuge de la Cougourde le vendredi soir (12 septembre 2008) ; la Demenge le samedi 13 septembre , et la directissime le dimanche... Un novice (moi, 40 ans, jusque là seulement de l'escalade dans les Calanques, niveau 6a-6b) et deux plus avertis, qui connaissent la montagne (un jeune de 27 ans, et un plus âgé, 59).

Nos préparatifs : suivi de la météo montagne du mardi au vendredi (à partir du refuge vendredi soir, plus de lien avec la civilisation, plus de portable...). Je m'équipe (merci le vieux campeur) pour grimper léger mais au chaud. La météo prévue : passage nuageux samedi dans l'après-midi - début de soirée ; beau temps dimanche. Stock de barres de céréales pour 3 jours, 3l d'eau par personne. On peut y aller...

Première étape : le refuge, 2100 m. A droite, l'éperon Demenge (2500 à la base, 3000 au sommet). Jolie voie, facile, au milieu des chamois et des marmottes.

[On n'ira finalement pas plus haut que la flèche noire...]


Le détail de la voie : 500 m en tout, 12 longueurs, entre le 4 et le V sup. Rien de bien méchant...

[La photo n'est pas du jour]


C'est parti. Départ du refuge 8h. Marche d'approche d'une heure 15. Beau rocher, beau temps (cf photo : vent nul, ciel bleu, 13°). Ascension facile. Tout va bien...

[La photo est du jour]



















Il est 13h30. Au loin, quelques nuages (à peine visibles sur la photo). Un peu tôt par rapport à la météo prévue, mais ça n'a pas l'air bien méchant. Nous sommes entre le dixième et le onzième relais, il nous reste 80 m à grimper pour être au sommet, ça nous laisse de la marge...


Bon, en fait de petite nuages c'est un orage de grêle... Il est 14h, il faut 2 heures pour descendre face sud. Ça devrait aller, le mieux est de rester sagement au relais en attendant que ça passe. Je prends une photo de mes pieds, pour tuer le temps...















En fait de petite giboulée, c'est une tempête de neige... Il est 15 h, notre appart' fait 2m50 sur 1m, pour trois. On n'y voit plus rien, ça devient moins drôle. Impossible de monter (où ? On ne voit plus les points sous neige, et ça glisse), de descendre (11 longueurs à 3... se séparer, chercher les relais sous la neige, faire le pendule, ne pas s'entendre, ça ne nous tente pas trop), ça va être plus long que prévu, mais ça devrait se dégager quand même...
















19h, le refuge donne l'alerte. 19h30, un premier hélico, qui tombe en panne. 22h : le deuxième, qui passe à qq mètres de nous, mais qui ne nous repère pas, malgré ma frontale. On s'installe pour "dormir" (-6° constaté dans la nuit ; debout, rien de plat, du vent, de la neige, une couverture de survie pour 3). On est bien équipés, mais on n'avait quand même pas prévu de passer la nuit là. Je passe les détails... La météo doit se dégager dimanche, on se dit qu'à 6h30, avec le jour, les secours vont pouvoir nous récupérer rapidement.

7h30 dimanche, premier hélico du matin. Trop bas, il n'arrive pas à monter vu les conditions météo. 8h30, le deuxième. 9h30, le troisième... 14h : toujours rien. On commence à franchement accuser le coup physiquement (plus de couverture ; trempés ; tremblements violents, souffle hyperrapide... l'hypothermie s'installe gentillement) ; la perspective d'une deuxième nuit ne fait rigoler personne. On compte les heures, sur le thème : combien de temps peut-on tenir dans ces conditions sans y laisser des plumes, ou le reste. Je me laisse personnellement, à tort ou à raison, jusqu'à 19h.

15h : premier contact avec les sauveteurs, qui ont équipé une voie depuis le matin, l'hélico ne passant pas et la voie Demenge étant difficilement praticable. 15h30 : enfin on quitte le relais, sur leurs indications ; début de l'ascension jusqu'au sommet. 17h30 : après 4 ou 5 rappels et qq vires sur la face sud, on est en bas. Le sauvetage a été orchestré au millimètre ; rien à dire : ils sont 7 (gendarmes du PGHM Saint-Sauveur et CRS) ; tout est parfaitement huilé, à un moment où les efforts sont devenus très pénibles, et où la moindre attente entre deux manoeuvres nous semblerait durer une éternité. En plus ils sont très sympa ; leurs encouragements font du bien, ça aide pour trouver l'énergie nécessaire. Beaucoup de moyens utilisés, notre première réaction est d'être contents de nous en être sortis, la deuxième est d'être très gênés de cette débauche (utile) de moyens...

Ma conclusion : le diable est dans les détails. Si on avait pu consulter la météo samedi matin (au refuge -pas de bulletin frais en l'occurrence, et pas de mise en garde-, ou par téléphone), on n'y serait pas allé, ou alors on se serait pressé un peu. On a indiqué notre itinéraire, au refuge, mais il aurait fallu carrément laisser une trace écrite (ça aurait peut-être permis de ne pas passer la nuit là haut...) ; j'ai failli ne pas prendre les gants et la frontale, pour le poids (ça m'aurait couté cher) ; les couvertures de survie fines, ça se déchire avec le vent. Quand on voit des petits nuages anodins pas prévus, il ne faut pas attendre de les avoir au-dessus de la tête pour réfléchir à la stratégie. Éviter aussi d'enchaîner deux semaines à 60h avant de jouer à Tarzan, ça peut aider à résister mieux quand on pioche dans les réserves...

J'allais oublier : les honneurs de la presse. Truffé d'erreurs (sur nos âges, sur la voie, sur les conditions du sauvetage), mais le but est de dissuader, pas d'informer.





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